Le grand chamboulement du monde syndical

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a toujours été majoritairement représentée dans les Chambres d’agriculture. Cependant, depuis près de trente ans, le paysage syndical est bousculé par l’arrivée de nouveaux syndicats et une participation à la vie des Chambres d’agriculture qui ne cesse de reculer.

FNSEA drapeau

Malgré une baisse de popularité, la FNSEA reste le syndicat majoritaire. © Photo Aubin Guéno

 

En 1924, l’État crée les Chambres d’agriculture où des représentants de la profession, dont les syndicats, sont élus par les agriculteurs pour des mandats de six ans. Ils sont chargés d’appliquer les politiques agricoles sur le territoire.
Apparue en 1946, la FNSEA a rapidement eu la mainmise sur le paysage syndical agricole. Ce n’est qu’au début des années 80 que sa majorité commence à être contestée, avec l’affirmation de deux nouveaux syndicats. Tout d’abord, la Confédération Paysanne s’est imposée comme la deuxième puissance syndicale dans les Chambres d’agriculture. À partir de 2007, elle est concurrencée par la Coordination Rurale pour le titre de second. Malgré une baisse de leur représentation d’environ 15% en trente ans, la FNSEA reste majoritaire.

Une participation électorale en baisse

Les élections de 2013 ont été marquées par le plus fort taux d’abstention jamais enregistré. Malgré le taux de participation exceptionnel en 2007, les agriculteurs se déplacent de moins en moins dans les bureaux de vote. Depuis 1983, la participation a en effet baissé de 15%.

 

Cette baisse significative est la preuve d’un désintérêt des agriculteurs envers leurs représentants. Au début des années 2000, seulement un dixième des agriculteurs est syndiqué (chiffres du Ministère du Travail). Une fragilisation de l’influence syndicale qui semble révélatrice du malaise agricole. Cependant, le taux de participation faible ne change rien au pouvoir des syndicats dans les Chambres d’agriculture.

Victor Donadei & Aubin Guéno